Dans la contemplation délicate d'un bouquet, Yuichi Ono raconte l'histoire du cycle éphémère de la vie. Son travail est une invitation à célébrer l'émerveillement qui se régénère inlassablement mais aussi la fugacité et la fragilité de la beauté qui, comme les fleurs, se fanent inévitablement. « Mes bouquets de fleurs symbolisent des instants de vie. Les fleurs sont l’éternelle féminité et les signes de l’existence » confie-t-il. Yuichi Ono peint à l’huile sur toile. Chaque pétale, chaque tige est orchestrée par sa main et pensé pour créer un équilibre figuratif saisissant. Ce jeu de lignes de force et de fuite en parfaite structuration est retranscrit avec la rationalité des perspectives. La restitution du réel est pour l’artiste essentielle. Les fleurs s'épanouissent avec une diversité qui rappelle la richesse de notre environnement. Les tiges, s'entrelacent avec cette élégance naturelle, créant un mouvement fluide qui donne
« Je suis atteint d'une rétinite pigmentaire. Il y a cinq couches à l'intérieur de la rétine les pigments se trouvent sur la dernière couche du fond de l'œil. Ces mêmes pigments disparaissent tour à tour du fait de la fabrication d'une mauvaise protéine par l'ADN. Cela provoque un rétrécissement graduel du champ visuel. Je ne vois ainsi qu'une partie de la réalité. » Tout se passe comme si la toile hypertrophiée était une correspondance plastique de la rétinite pigmentaire de l’artiste. La toile se décrypte comme un agrandissement de la vision. Tel un effet de zoom laissant apparaître la trame de la toile. Le processus de création de l’œuvre débute en 1988 à la Villa Arson à Nice où Jean-Marc Pouletaut est initié à la recherche en art contemporain, avant qu’il n’apprenne, en 1993, qu’il était atteint d’une rétinite pigmentaire. Par conséquent, dans ce cas présent, la correspondance plastique est un rapport inconscient entre la création artistique et la