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Hervé Perdriel, “renaissances”


Pink, 90 x 110 cm
 
L’art ne meurt jamais, il est en perpétuelle renaissance. Cet amoureux de la peinture puise son inspiration dans l’Histoire de l’art qu’il ponctionne et fusionne par procédé de collage numérique.

Après avoir travaillé avec des agences photo et de communication, Hervé Perdriel débute une démarche artistique personnelle où il extirpe et remixe un univers visuel qui l’a nourri pendant des années. « L’intérêt du collage est de ne pas avoir à se contenir à un style ou une manière de créer. »

C’est dans une totale liberté maîtrisée qu’il anime ses compositions. Guidé par sa souris, il copie-colle sur écran des peintures réalisées par ses soins, des fonds graphiques issus de banques d’images, de la publicité ou des extraits de tableaux. Afin que le fragment prenne corps dans le réel, son terrain d’expérimentation se confond avec les méandres de la Toile, notamment guidé par le Google Art Project. Ce traceur artistique des temps modernes propose une visite virtuelle des plus grands musées du monde. Cette formidable matrice de textures et de motifs numériques remplit le répertoire de formes et de figures de l’artiste ; des portraits et des paysages d’un tout nouveau genre.

Hervé Perdriel défriche, ingère et digère méthodiquement les images par une absolue incongruité de rapprochement. Il travaille la réapparition de traces mémorielles issues de notre culture classique, moderne et contemporaine. Bob Dylan, Mick Jagger, Mickaël Fassbender, Pink, Jean-Michel Basquiat… Les icônes de la pop culture et de l’art sont recousues par ses soins. Ces nouvelles peaux fabriquées de toutes pièces habillent aussi des inconnus, proches de l’artiste. Ces figures jaillissent sous des tonalités ardentes qui contrastent avec un fond uni noir accentuant la notion de surgissement.

Dans un autre style moins figuré, la capture et l’amoncellement du motif participe à la constitution de paysages. « Le portrait permet de travailler l’identité. Mais il est nécessaire qu’il puisse se nourrir de paysage et inversement. » Contrairement aux portraits, ces paysages mentaux abstraits débordent du cadre et semblent se soumettre davantage aux règles de l’aléatoire et de la surprise picturale. « Avec l’ordinateur et son algorithme parfait les choses peuvent arriver précisément. C’est pourquoi il est primordial de laisser la possibilité de l’accident. » Intuition, contingence, fatalité ou hasard… Les traces discrètes ou les références narratives plus explicites percent la surface.

Ocean, 160 x 120 cm


Extirpées de leur virtualité, les œuvres sont imprimées sur papier photo contrecollé sur aluminium ou par processus de sublimation thermique sur ce même support. La marque de fabrique d’Hervé Perdriel est une invitation à réévaluer la lecture du devenir des œuvres du passé. Ses créations échappent aux stéréotypes de lisibilité symbolique. Travesties par ses interventions, elles se révèlent comme de nouveaux emblèmes esthétiques.

Les frontières picturales s’abolissent. Les drapés flamboyants des peintures de la Renaissance, les abstractions de Kandinsky, les pochettes de disques de Miles Davis, ou encore les Mandalas bouddhistes sont prélevés, superposés, entremêlés. Brueghel, Rubens… Le Golden Age de la peinture flamande est sublimé avant de se fondre sous les traits d’une peinture plus moderne, devenue expressionniste et abstraite. La nuit étoilée de Van Gogh est samplée en océan agité et Mondrian reçoit le plus transcendantal des hommages sous des grilles reconstruites. Amsterdam est évoquée à travers ses couleurs ; le noir, le blanc, et le rouge, repris en motif floral dessiné de la main de l’artiste.

Dans une ultime perspective, l’artiste envisage d’intégrer ses œuvres sur des supports fonctionnels de design tels que des éléments de mobilier ou des assiettes… Du culturel à l’usuel, de la fascination à la sublimation, les images d’Hervé Perdriel demeurent et renaissent en se prêtant systématiquement au jeu de la référence comme des souvenirs que l’on oublie, qui s’effacent et resurgissent.

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Art never dies, it is in a state of perpetual rebirth. A man in love with painting, Hervé Perdriel finds his inspiration in the History of art which he taps into and blends by a process of computer collage.
After working with photographic and public relations agencies, Hervé Perdriel has set out on a personal artistic journey on which he extracts and remixes the visual universe that has long been a source of nourishment to him. « The great thing about collage is not to have to limit yourself to one style or one creative method. »
His work is brought to life in a context of complete and controlled freedom. Led by his computer mouse, he copies and pastes on screen his own paintings as well as graphic backgrounds from picture banks and advertising or details of pictures. In order to give the fragment shape in real terms, he uses the maze that is the web as his experimentation ground, and his guide is Google Art, the artistic chronicler of modern times that offers a virtual tour of the world’s greatest museums. This extraordinary matrix of digital textures and motifs fills the artist’s stock of forms and figures to produce an altogether new kind of portrait and landscape.
Hervé Perdriel opens up, takes in and methodically digests the images by an absolute incongruity of bringing together. He shapes the reappearance of memorable traces from our culture, classical, modern and contemporary. Bob Dylan, Mick Jagger, Mickaël Fassbender, Pink, Jean-Michel Basquiat... The icons of popular culture and of art are re-stitched in his hands. These new and entirely fabricated skins also adorn unknown individuals, people from the artist’s own circle. Figures in fiery tonalities loom upon you as they leap out from a solid black background.
In a different and less figurative style, the capture and accumulation of motifs is part of the creation of landscapes. « The portrait enables us to work on identity. But it must be able to feed from landscape, and vice versa. » In contrast to portraits, these abstract mental landscapes go beyond the frame and seem to be more subject to the rules of chance and pictorial surprise. « Given the computer’s perfect algorithm, things can occur precisely. This is why it is essential to leave room for accident. » Intuition, contingency, destiny or chance … Subtle traces and more explicit narrative references break through the surface.
Lifted out of their virtuality these works are printed on photographic paper backed with aluminium or by a process of thermic sublimation on the same medium.  Hervé Perdriel’s trade mark is an invitation to reconsider what has become of these works from the past. His creations are free of the stereotypes of symbolic readability. Disguised by his intervention, they emerge as new aesthetic emblems.
Pictorial frontiers are wiped away.  The blazing folds of Renaissance paintings, the abstractions of Kandinsky, a Miles Davis record sleeve and a Buddhist mandala are sampled, superimposed, entwined. Brueghel, Rubens, ... the Golden Age of  Flemish art, are sublimated before melting into the strokes of a more modern brush that is expressionist and  abstract. Van Gogh’s starry night is visited to then become a choppy sea, and the most transcendental homage is paid to Mondrian beneath a reconstructed grid. The colours of Amsterdam are conjured up: black, white and red, reworked in a floral motif drawn by the artist.
Looking to the future, the artist plans to include his work in functional designs such as furniture or plates … From the cultural to the everyday, from fascination to sublimation, Hervé Perdriel’s images linger and are reborn by means of methodical participation in the business of reference, like forgotten memories that disappear, and then re-emerge.